Un rayon de soleil économique irradie Yverdon

Flexcell va construire une usine de production de cellules solaires flexibles dans la Cité thermale. Huitante nouveaux emplois sont à la clé.

Aussi paradoxal que cela puisse paraître en ces jours de brouillard, Yverdon s’apprête bel et bien à devenir une capitale européenne de l’énergie solaire grâce à l’expansion fulgurante d’une start-up locale. Le mystérieux acquéreur d’une parcelle de 43 000 m2 appartenant aujourd’hui à Leclanché est en effet sorti du bois hier soir: il s’agit de l’entreprise yverdonnoise de développement et de production de cellules photovoltaïques souples Flexcell (VHF-Technologies SA).

Après des travaux de décontamination et de rénovation des bâtiments existants, la société établira sur cette parcelle une usine qui devrait permettre à la société d’employer 80 personnes supplémentaires d’ici un an. Installé dans les anciennes usines HPI, le centre de recherche et développement de Flexcell emploie aujourd’hui 40 collaborateurs contre une dizaine, il y a quelques mois à peine. Et cette véritable success story pourrait ne pas s’arrêter là. Autour de la future usine s’étend en effet un vaste terrain prêt à accueillir de nouveaux locaux si un agrandissement devenait nécessaire.


Capteur passe-partout

Créée en 2000 à Yverdon-les-Bains, la start-up est le bébé de trois scientifiques et entrepreneurs avant-gardistes, passionnés par les énergies renouvelables. Leur coup de génie? Réaliser des capteurs solaires minces et souples grâce à une technologie développée à l’Institut de microtechnique de l’Université de Neuchâtel. L’avantage est évident: contrairement aux panneaux solaires classiques, ils peuvent se plaquer sur n’importe quelle surface, ce qui permettra de générer des grandes quantités d’énergie solaire. Un prototype a été installé sur la toiture de la patinoire d’Yverdon il y a un an, avec des résultats très concluants.

Dès l’année prochaine, Flexcell devrait être capable de produire 500 000 m2 par an de cellules solaires flexibles destinées à équiper toitures et façades industrielles. Et les clients sont là. «Nous avons déjà vendu plus de 100% de notre production 2009», confie le directeur Alexandre Closset.

Derrière cette croissance fulgurante se cache un solide investisseur allemand. En 2005, le géant du solaire Q-Cell approchait la start-up yverdonnoise. Six mois plus tard, il sortait 11 millions de francs de sa poche pour permettre à Flexcell de développer son produit révolutionnaire. L’idée est alors de créer une chaîne de production en Allemagne dans un deuxième temps. Mais Alexandre Closset est parvenu à convaincre ses partenaires de rester en Suisse et plus particulièrement à Yverdon. «A ce stade, la technologie a besoin d’un support technique. La proximité entre le site de recherche et développement et l’usine était donc un argument de poids», souligne-t-il. La Ville d’Yverdon a été impliquée dans le processus. «Nous avons accordé des facilités fiscales pour être concurrentielle avec d’éventuels sites allemands», témoigne le syndic d’Yverdon. Rémy Jaquier accueille bien évidemment avec grande satisfaction ce projet, «dans la ligne du positionnement de la cité thermale.»

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