La formation des mères de famille, opération win-win de la BCV

C’est bientôt la rentrée pour un petit groupe bien particulier d’employées à la Banque Cantonale Vaudoise (BCV). Le 3 septembre, une deuxième volée de mères de famille âgées de 35 à 50 ans va apprendre un nouveau métier: conseillère en clientèle. La première opération «Rejoignez-nous!» destinée à réinsérer dans la vie professionnelle des femmes ayant interrompu leur carrière durant plusieurs années, s’est achevée avec succès. Ou comment les «points noirs» du CV – interruption de l’activité professionnelle, âge, enfants… – peuvent devenir des atouts.

Les dix heureuses participantes de la première édition, choisies parmi quelque 400 candidatures, ont terminé leur formation de 12 mois en juin. L’opération va au-delà du coup de pub pour la banque. Elle correspond, certes, à la volonté de la direction d’augmenter la proportion de femmes parmi ses employés, et de diversifier ses filières de formation. Mais il y a également un vrai besoin: les conseillers en clientèle sont rares sur le marché du travail. Recruter des femmes, avec un parcours de vie différent, offre plusieurs avantages: une formation rapide, des personnes expérimentées, et, surtout, particulièrement motivées. Une opération win-win (en français: gagnant-gagnant), selon l’expression consacrée, et utilisée par Eric Muller, directeur des ressources humaines à la BCV.


La banque ne communique pas de chiffres à propos de l’opération. «Ni le coût ni la rentabilité ne sont aisés à chiffrer, indique Eric Muller. Cela se fera dans la durée. Les valeurs de la BCV sont le professionnalisme et la proximité. Les personnes qui ont suivi cette formation sont particulièrement compétentes dans ces domaines. De plus, elles font preuve d’une motivation exemplaire, et les clients ont un bon contact avec elles car ils apprécient leur maturité, leur expérience de vie.»

Les dix candidates s’étaient engagées auprès de la banque pour les 12 mois de formation uniquement. Désormais engagées, elles sont sur pied d’égalité avec les autres conseillers en clientèle de la BCV. «Nous misons sur une certaine fidélité de leur part à notre entreprise, et les assurons de notre suivi, poursuit le directeur. L’ambition de la BCV est que certaines de ces conseillères clientèle puissent devenir responsables de points de vente. Ce qui sera le cas pour l’une d’elles tout bientôt.»

Ces nouvelles recrues féminines contribueront peut-être à faire croître la proportion de femmes parmi les cadres de la banque, qui se situe actuellement à 17%, contre 27% (à titre indicatif) à la Banque Cantonale de Genève.

Un milieu très masculin

Car l’ascension des femmes dans la hiérarchie de la BCV n’est pas aisée. «Les chiffres le confirment, admet le directeur des ressources humaines. La banque est un milieu encore très masculin, et les choses changent lentement.» Certains employés parlent de blocage à certains niveaux. «On ne peut pas parler de blocage, réfute Eric Muller. Mais il faut certainement des actions concrètes, telles que cette formation, pour que la situation évolue plus rapidement.»

En attendant, ce sont huit nouvelles candidates qui ont été choisies parmi 300 dossiers. «Nous avons précisé le profil recherché, ce qui explique que les candidatures sont moins nombreuses, précise Eric Muller. Nous continuons à rechercher des femmes qui ne sont pas forcément au bénéfice d’une formation dans le milieu bancaire. Et je peux déjà vous dire qu’il y aura une troisième édition en 2008.» La date du début de formation des mamans, qui tombait l’an dernier en début de vacances scolaires, a été fort heureusement repoussée au 3 septembre.

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