Le groupe Altria a confirmé hier son intention de scinder les activités américaines et internationales de Philip Morris en deux entreprises distinctes dès l’an prochain. La manœuvre était dans l’air depuis des années. La séparation du pôle alimentaire du groupe, Kraft Food, annoncé en février, avait encore amplifié les rumeurs, qui se vérifient aujourd’hui.
Le projet défendu par le CEO Louis C. Camillieri doit surtout séduire les investisseurs de Wall Street en séparant la vache à lait du groupe, Philip Morris International (PMI), de son canard boiteux, Philip Morris USA.
Lausanne qui rit, New York qui pleure
L’opération devrait permettre de maximiser la valeur boursière de PMI, qui assure les deux tiers des revenus du groupe actuel, en le libérant du boulet que sont devenues ses affaires aux Etats-Unis. Philip Morris détient en effet 50,3% d’un marché nord-américain qui se réduit d’année en année, balayant tout espoir de croissance. De plus, les plaintes collectives d’anciens fumeurs menacent toujours l’entreprise d’une amende faramineuse.
C’est l’actuel CEO de Philip Morris USA, Michael E. Szymanczyk, qui deviendra le patron de cet Altria amputé. Louis C. Camillieri, lui, s’est réservé le meilleur morceau. Il prendra la direction de Philip Morris International (PMI), qui sera coté séparément sur la Bourse de New York, et les vastes bureaux de Lausanne deviendront le siège mondial du groupe. A l’inverse, le quartier général actuel d’Altria, à New York, sera fermé et transféré à Richmond, en Virginie. Entre 400 et 600 postes seront supprimés. Aux Etats-Unis, PM écoule tout juste 183 milliards de cigarettes par an, contre 831 milliards à l’international.
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